Ancien tribunal

Inscrit au titre des monuments historiques depuis 2006

Louis Maillard, ingénieur colonial, est probablement l'auteur des plans de cet édifice. Il conçoit un bâtiment rectangulaire, formant une vaste salle d'audience sur deux niveaux, couvert d'une toiture à deux pans. Des fenêtres hautes en demi-cercle éclairent la salle, baies soulignées de claveaux en basalte taillé. La façade d'une grande sobriété possède trois portes avec arcs en plein cintre. Sur les côtés, partiellement, et sur l'arrière, l'ingénieur entoure la salle d'audience de bureaux et d'annexes formant des appentis autour du bâtiment principal. Pour les différencier, les baies de ces annexes sont en plate-bande. Les enduits des murs sont réalisés à la chaux. Les couleurs, ocre jaune brun pour les murs, blanc pour les encadrements des baies et chaînage d’angle donnent à ce bâtiment un air méditerranéen. L'esthétique générale sobre et raffinée de cette remarquable construction appartient au courant néoclassique qui ici trouve une de ses plus belles expressions dans l'île. Le 6 janvier 1862, le tribunal est inauguré. C'est ici que se déroule en 1910 le procès du plus célèbre criminel de l'histoire judiciaire de La Réunion : Sitarane, auteur, avec ses complices Fontaine et Saint-Ange, de nombreux meurtres dans le sud de l'île au début du XXème siècle. Jusqu’en 1973, l’ancien Tribunal de première instance a vibré au son des plaidoiries des avocats de Saint-Pierre, dans une salle d’audience où accusés, magistrats et pigeons se côtoient, ces derniers nichant sous le plafond. Cet édifice tient une place majeure dans l'histoire de l'architecture réunionnaise, témoin des derniers développements du style néoclassique dans l'architecture publique.

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